Bioéthique : les positions de la Conférence des évêques de France

Vous trouverez ci-après le contenu vidéo de la conférence du 19/09/2019 aux Bernardins : https://www.youtube.com/watch?time_continue=22&v=toxGW6eWXMA

Commentaires de Bioéthique et Catholiques

Les commentaires sont délicats à faire, tant il est vrai que plusieurs des interventions dévoilent des sujets inédits ou habituellement ignorés malgré les nombreux articles ici qui ont choisi de ne pas enfourcher la dynamique de l’Omerta (notamment et surtout en matière de reproduction humaine artificielle y compris de clonage) et sont même utilement confortés par des éclairages thématiques (tel celui de Mgr Aupetit sur le statut de l’embryon, ou le sens du mot éthique par la théologienne) et juridiques 
  

Ainsi , il ne manque pas de motifs apportés de réprobation et de rejet du projet de cette loi et des amendements associés, ni de recadrage du regard auquel mène la réflexion humaine, par exemple sur le plan de la vision de l’homme, l’anthropologie, et le statut de l’embryon, un être humain à part entière,  dans ce débat plusieurs fois proclamé et défendu par des conventions internationales signées par la France  et validées par le Conseil d’État et le Conseil Constitutionnel , « qui sont supérieure à la loi »  ce qui n’est pas le  moindre des  paradoxes de ce projet .

 Mais il apparait que le principe exposé de ces interventions épiscopales est encadré par le souci de ne se situer que sur le plan de la raison pour ouvrir au dialogue ( avec qui ? ) 
C’est un choix : mais alors  
– pourquoi ne pas parler  des techniques de production humaine qui sont iniques : clonage humain, fécondation de gamètes artificielles
– pourquoi les utérus artificiels  ne sont pas évoquées ?
– n’aurait il pas été le moment d’en dire un mot lors même qu’il s’agit d’eugénisme avéré et de crime contre l’humanité comme le dit la loi bioéthique elle même ou les déclarations de l’homme post-Nuremberg  

 De ce fait,  par exemple, ils n’est aucunement parlé de la Dignité de la Procréation en ce que il y a une dimension sacrée universelle , anthropologique 

Par ailleurs, plusieurs intervenants se sont bazardés aussi sur le terrain de la foi et de la conscience catholique ou religieuse ( par exemple dans l’intervention de Mgr d’Ornellas ) le principe de se restreindre au seul domaine de la  raison n’a donc pas été « respecté « . Mais alors pourquoi n’avoir restreint ces  éclairages  et témoignages de foi et de conscience catholique, la plupart du temps  qu’à quelques « rêves »  avec un contenu fort de charge émotionnelle?

Ne pouvait il pas y avoir un message catholique  adressé aux français qui vivent et attendent une parole éclairante d’un point de vue catholique, un témoignage de vérité, un regard nourri de valeurs spirituelles, et religieuses acquises (voir rubriques « et Dieu dans tout cela ? ») La Parole de Dieu est-elle vraiment muette en toutes ces choses ?  Et les docteurs, prophètes et témoins de l’Église ? Et le Magistère ?  Et le sensus fidei ? )???

Exemples (*)  :

  • Quelles sont les consequences face  au Tribunal de l’Histoire  et face au Tribunal de Dieu  qui parle à travers sa Parole  et corrige l’humanité en toutes ses transgressions les plus délibérées et abominables ? 
  • N’est- il pas possible de ne pas s’arrêter à admirer la beauté et la grandeur de la personne humaine comme le fait mgr D’Ornellas ( dans une série  « je rêve … d’une loi bioéthique qui … »),  là ne  pouvons nous pas aussi admirer, contempler, adorer, louer, et montrer, proclamer Dieu qui est là l’auteur principal qui se donne justement à être, directement, sans voile  et donc lui aussi adoré et non pas profané, sacrifié  même car Jésus ne porte t-il pas  la croix des embryons déchiquetés, congelés, transformés en boites a médicaments, à produire des chimères et des gamètes   » faute  et du fait d’insuffisance de donneurs de gamètes  » ? https://bioethiquecatholique.fr/?p=284
  • N’est ce pas le moment d’évoquer que Dieu par la bouche de l’archange Gabriel avait annoncé cette Abomination de la Désolation  comme étant cette Profanation de ce Lieu de Conception humaine , Sanctuaire de la Création  (le Saint des Saints ) réservé a Dieu seul, où Lui seul crée une âme (Conception) pour donner  vie au Don de la procréation qu’il a fait aux hommes  avec ce commandement  » croissez  et multipliez vous  » mais pas n’importe comment !! https://bioethiquecatholique.fr/?p=276
  • N’est ce pas le moment de dire ce que tout le monde pense et que tout le magistère suggère : l’animation immédiate. Et qu’il serait temps enfin d’en témoigner  courageusement  et fermement et sans crainte puisque la démonstration en est faite sur tous les plans (et de la raison  compris, comme de la raison éclairées par la foi de docteurs, de mystiques, de l’Église  en totale cohérence avec les découvertes et constatations scientifiques et bio génétiques ) ? https://bioethiquecatholique.fr/?p=647 et https://bioethiquecatholique.fr/?p=1402

Il y aurait encore beaucoup de choses a dire  sur le fond  de ces limites que s’est infligée volontairement le CEF  à l’occasion de son texte ( la Dignité de la Procréation ) et de ses interventions …. 

Cela nous met sans doute maintenant plus que jamais, en devoir (d’inviter à) de  regarder sur le site église catholique  du CEF les questions posées collectées le 16 septembre et les reponses qui y seront faites, voire s’il est possible  d’y poster nos commentaires 

(*) voir tous les  liens du site qui évoquent ces points

2 Commentaires

  1. synthèse de la soirée qui completera bien les commentaires faits ci dessus :

    C’est une opposition claire et argumentée contre le projet de loi bioéthique qu’a affirmée la hiérarchie catholique à une semaine de l’examen du texte à l’Assemblée nationale et à moins d’un mois de la manifestation du 6 octobre. La parution, lundi 16 septembre, du livre « Bioéthique, quel monde voulons-nous ? » (Bayard-Les Éditions du Cerf-Mame) dont la rédaction a été dirigée par Mgr Pierre d’Ornellas, a été suivie d’une soirée destinée à expliquer les positions de la Conférence des évêques de France (CEF) au Collège des Bernardins. Le nouveau président de la CEF, Mgr Eric de Moulins Beaufort, archevêque de Reims, a résumé en introduction et en conclusion de cette soirée, les raisons pour lesquelles les évêques prennent position clairement contre l’actuel projet de loi, étant entendu que ce n’est pas l’Eglise qui organise la manifestation (la position officielle de l’épiscopat reste un appel aux fidèles « à se manifester » – selon la formule employée naguère par le cardinal Vingt-Trois-, Mgr de Moulins Beaufort ayant pour sa part « tendance à dire qu’il est de leur devoir de manifester », nuance qui fait débat entre catholiques).

    Les circonstances de cette prise de position : ni les avis très majoritairement exprimés lors des Etats généraux de la bioéthique, ni les arguments développés depuis des mois par les évêques et de nombreux experts pour s’opposer à ce projet de loi ne semblent avoir eu le moindre effet sur les parlementaires qui les ont auditionnés : «[Ils] restent aveugles aux enjeux de ce qu’ils vont décider parce qu’ils sont fascinés par les promesses des techniques médicales et les techniques juridiques » a déclaré en introduction Mgr de Moulins Beaufort. Clin d’œil de l’Histoire : on notera que cette soirée se déroulait aux Bernardins, le lieu où le président de la République avait demandé aux catholiques de s’investir dans la chose publique en avril 2018.

    Les arguments des évêques :

    – La création d’un « droit à l’enfant » : la souffrance des personnes seules ou homosexuelles de ne pouvoir enfanter est indéniable. Mais en créant un droit à l’enfant, notre société se trompe : on ne résout pas « les souffrances des uns et des autres par des techniques médicales et juridiques » hors-sol, qui « transforment la médecine faite pour soigner et guérir si possible en réponse aux demandes et aux frustrations ».

    – La « manipulation médicale » et les « bricolages juridiques » de la « PMA pour toutes » : « La médecine soignante deviendrait une médecine prestataire de service » pour répondre au désir d’enfant. Mais « la beauté de l’amour d’un parent pour son ou ses enfants ne suffit absolument pas à justifier que l’on livre la procréation à la manipulation médicale et la filiation aux bricolages ».

    – La privation de père pour les enfants nés d’une telle PMA : cela ne signifie pas qu’ils seront tous « fatalement malheureux », car « l’être humain a une formidable capacité à s’ouvrir des chemins de bonheur ». Mais beaucoup seront en quête de la filiation dont ils auront été coupés délibérément.

    – L’atteinte à la filiation : le projet de loi prévoit une réforme de la filiation et de l’accès aux origines afin de permettre à ceux et celles qui le voudront de pouvoir connaître leur géniteur. C’est avouer que ces enfants seront en quête de leur père, c’est-à-dire de celui « dont ils descendent non pas seulement biologiquement mais aussi spirituellement ». En effet, les parents ne transmettent pas seulement des gènes mais aussi une histoire ; ils inscrivent leur enfant dans une lignée humaine.

    – Une marchandisation et une judiciarisation inextricable : « L’ouverture qui se dessine d’un marché des ovocytes prépare l’existence de géniteurs aux descendants innombrables. Les spécialistes du droit de la filiation peuvent se faire des cheveux blancs et certains avocats ne manquent pas de se préparer à des profits intéressants. »

    – « La PMA pour toutes » conduira à la GPA (gestation pour autrui). Bien que la plupart des partisans de la « PMA pour toutes » affirment que jamais notre pays n’acceptera la GPA, les mêmes arguments utilisés aujourd’hui pour instaurer la PMA pour toutes les femmes « serviront inéluctablement bientôt pour la GPA » puisque notre collectivité « s’est mise dans le piège qui consiste à répondre aux souffrances et aux frustrations par des techniques médicales et juridiques ».

    – L’eugénisme gravit une nouvelle marche avec ce projet de loi, a averti l’archevêque de Paris, Mgr Aupetit, ancien médecin. L’élargissement de la PMA entraîne mécaniquement celui du diagnostic prénatal ou pré-implantatoire. Comment résister à la tentation de choisir « les gamètes à partir desquels sera conçu l’enfant pour lequel ils ou elles auront pris un contrat et émis une déclaration préalable » ? Parallèlement, on se prépare aussi à sacrifier des embryons pour pouvoir produire des médicaments. Comme à chaque révision des lois bioéthiques, on assiste à une nouvelle fuite en avant : ne sachant plus accepter les limites de la condition humaine, la société constitue sans cesse des droits nouveaux à exiger, tandis que faute d’avoir donné un statut à l’embryon humain, la recherche n’hésite pas à l’utiliser comme un matériau et à le détruire.

    En conclusion : vers le transhumanisme. Si l’Eglise catholique plaide pour « que la raison l’emporte sur le désir », elle n’entend pas pour autant se laisser enfermer dans un « non » alors qu’elle est « avant tout un oui » à la bonté et à la beauté de l’union conjugale ouverte à la vie, oui aussi à la science lancée à la découverte du cosmos comme de notre corps. Mais c’est précisément ce « oui » fondamental qui l’oblige « à avertir l’humanité des pistes dangereuses, dépourvues de sens, où elle s’engage. » En effet, a souligné pour sa part Mgr d’Ornellas, en présentant sur RCF le livre qu’il a dirigé : « Ce projet de loi touche notre avenir. Il touche même quelque chose qui risquerait d’entacher l’intégrité de l’espèce humaine. Par certains côtés, on pourrait dire que le projet de loi flirte avec le transhumanisme. » Or, a-t-il averti aux Bernardins, « flirter avec le transhumanisme n’augure pas d’un monde plus fraternel ».

    signé Philippe Oswald (publié par Association Marie de Nazareth – LSDJ)

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