Loi de bioéthique : embryons transgéniques et clonage thérapeutique

INSERM/GUÉNET, FRANÇOIS
INSERM/GUÉNET, FRANÇOIS

Le Président du Comité Ethique annonce dans l’interview ci-dessous la conception d’embryons transgéniques et le clonage humain d’embryons PMA à des fins thérapeutiques et met clairement en évidence que la loi bioéthique le permet depuis 2013 : décryptage de cette interview

Par Hugo Jalinière le 03.05.2019

https://www.sciencesetavenir.fr/sante/herve-chneiweiss-il-faut-utiliser-crispr-sur-l-embryon_133087

Pour le neurobiologiste Hervé Chneiweiss, président du comité d’éthique de l’Inserm, les recherches sur l’embryon humain doivent être facilitées à la fois pour améliorer les techniques de PMA et dans la perspective de thérapies géniques appliquées précocement. 

L’annonce, en novembre 2018, par le Chinois Jiankui He, de la naissance de jumelles issues d’embryons génétiquement modifiés, une première, a bouleversé le monde de la recherche. Transgression éthique autant que technique presque unanimement condamnée, cette manipulation a rendu urgente la réflexion des divers instances sur ce qu’il est possible de faire ou non en matière d’édition du génome humain. C’est dans ce contexte agité que la France envisage de son côté d’autoriser l’édition génétique d’embryons humains à condition que ceux-ci n’entrent pas dans le cadre d’un projet parental. Très loin des manipulations illégales réalisées en Chine. Hervé Chneiweiss, neurobiologiste et président du comité d’éthique de l’Inserm, revient pour Sciences et Avenir sur les problématiques liées à la création d’embryons transgéniques. Pour la recherche d’abord, et peut-être un jour en clinique.

Commentaire Bioéthique et Catholique

Ainsi selon ce raisonnement, dès lors que les parents abandonnent leurs embryons congelés (ou non) après PMA, cela devient « éthique » (c’est ce que la loi Bioéthique du 6 août 2013 puis la loi santé du 26 janvier 2016 a institué en France), ne l’oublions pas… Pour ces chercheurs ce qui est légal, parce que la recherche l’a obtenu, est devenu éthique… Il s’agit de leur éthique celle de la « science » sans autre garde fou que leur … science


Les manipulations du génome humain réalisées par Jiankui He étaient redoutées depuis la découverte de l’outil d’édition génétique CRISPR-Cas9. Tout le monde semble pourtant avoir été pris de cours. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a ainsi lancé dans l’urgence un groupe de travail de bioéthique sur l’édition du génome humain que vous avez intégré. Quel sera son rôle ?

Il faut d’abord rappeler que ce qu’a fait Jiankui He est un travail de bandit, nul sur le plan scientifique, et contrevenant à tous les principes éthiques. En particulier le premier d’entre eux : que ce soit de la bonne science. Cette fraude sans aucune justification médicale [le chercheur a tenté d’insérer une mutation rendant résistant contre le VIH] est ce qu’on pouvait imaginer de pire. Cela fait consensus. Ce qui fait dissensus en revanche, c’est de savoir si un jour, dans le cas où les techniques seraient suffisamment maîtrisées, on pourrait s’autoriser à intervenir sur le génome d’embryons pour éliminer telle ou telle maladie, voire rendre des individus plus résistants. Mais on est encore très loin de ces questions.

Concernant le groupe de travail créé par l’OMS, les choses sont allées très vite en effet. Nous avons eu 15 jours pour accorder nos agendas avant la première réunion qui s’est tenue à Genève les 18 et 19 mars 2019. Il s’agit d’un comité de 18 experts chargé d’examiner les défis scientifiques, éthiques et sociétaux des manipulations du génome humain. Les échanges qui ont suivi cette première réunion montrent qu’on a non seulement affaire à des personnes de haut niveau mais aussi particulièrement concernées. Il faut éviter les belles paroles non suivies d’effets, car l’objectif est bien que nos propositions soient reconnues par l’ensemble de la communauté internationale pour contrer le risque de “dumping éthique” dans l’édition du génome humain qui serait délétère. Autrement dit, la possibilité d’aller dans des pays à la réglementation plus souple pour conduire des travaux scientifiques discutables sur le plan humain. C’est pourquoi nous avons dès la première réunion pris une mesure très concrète :  à savoir la création d’un registre international pour répertorier les recherches utilisant toute méthode d’édition du génome dont le but ou le résultat pourrait être de modifier les gamètes ou l’embryon. La création de ce registre est actée et obligera d’ici à 6 mois tous les chercheurs du domaine à demander un numéro d’agrément. De la même façon, il sera demandé aux éditeurs de revues scientifiques de ne pas publier les études n’ayant pas obtenu ce numéro d’agrément. Et vu les réactions de la communauté scientifique internationale aux travaux de Jiankui He, il est impensable que les grandes revues refusent ce système. Nous rendrons un rapport plus complet, avec d’autres propositions d’ici à 18 mois, mais le registre sera créé avant.

Commentaire Bioéthique et Catholique

Comme si l’édition du génome et des gamètes ne modifiait pas celui-ci, ni son développement ! Ne s’agit-il pas de considérer l’INSERM, composé de chercheurs, d’être, à l’instar de l’ABM en France  qui est à la foi juge et parti… Celui qui conduit la Transgression Suprême selon « son » éthique à savoir la seule éthique que celle de la science sans référence morale, ontologique, métaphysique ou religieuse. Car, à lire cette interview, il est tout à fait disposé à éditer le génome (sous prétexte que l’embryon doit de toutes façons être détruit car abandonné par ses parents PMA)  et même à opérer des transferts nucléaires, c’est à dire du clonage humain d’embryons PMA… Puis leur développement jusqu’au 14ième jour pour tester les utérus artificiels (ici dénommées matrices) autorisés en France depuis la  Loi Bioéthique de 2011.

Comment s’assurer que les pays respecteront le cadre établi par l’OMS ?

En principe, tous les pays du monde membres de l’ONU sont adhérents à l’OMS. Il faut avoir des lignes de gouvernance contraignantes pour l’ensemble de ces pays. Aujourd’hui, la seule convention internationale dans le domaine de la bioéthique c’est celle d’Oviedo (1997) qui n’est signée que par 29 États (dont la France). Certains pays la trouvant beaucoup trop libérale comme la Pologne ou l’Allemagne, d’autres la trouvant au contraire trop contraignante comme le Royaume-Uni. L’intérêt de faire des guides de gouvernance qui ne sont pas contraignants est très limité.

Commentaire Bioéthique et Catholique

Aveu que la convention d’Oviedo ne gêne absolument pas les chercheurs ni le législateur français.

Un pays comme la Chine peut-il être contraint ?

Le scandale provoqué par Jiankui He fait bouger les choses en Chine. Pékin est en train de modifier sa loi sur les techniques d’édition du génome. Et l’utilisation de CRISPR chez l’homme va être classée comme “technologie à haut risque” avec obligation d’analyse par un comité d’éthique du ministère de la Santé. Donc, ce ne sont plus les comités d’éthique régionaux qui seront chargés de l’examen des projets de recherche. Il se passe des choses en Chine. On verra dans les prochaines semaines ce qu’il en est. Mais vraisemblablement, il s’y passe en ce moment la même chose qu’en Corée du Sud après l’affaire Wang, le scientifique qui avait prétendu avoir cloné des humains. Séoul avait profondément modifié sa législation à la suite de ce scandale.

La troisième naissance de “bébé OGM” annoncée par Jiankui He est prévue pour cet été mais devrait être gardée secrète. Les Chinois ont l’air de vouloir tout faire pour éteindre l’incendie parce qu’ils veulent être les numéros un mondiaux de la santé et que le scandale ne les arrange pas du tout. L’affaire Jiankui He jette la suspicion sur eux pour tout, y compris pour les demandes d’approbations de traitement et autres. Et alors qu’ils veulent avoir un ou deux “Huawei de la santé” rapidement, l’affaire Jiankui He n’est pas bonne pour les affaires…

Hasard du calendrier, la France s’apprête à réviser sa loi de bioéthique avec une volonté d’ouvrir la recherche sur l’embryon humain. Notamment la possibilité d’intervenir sur le génome des embryons donnés à la recherche et destinés à être détruits. Ces embryons transgéniques sont-ils nécessaire d’un point de vue scientifique ?

Oui, sans aucun doute. Nous voulons que la connaissance progresse. Or nous sommes parfaitement ignorants sur les étapes précoces du développement embryonnaire humain. Ce qui rend impossible le perfectionnement des techniques de procréation médicalement assistée (PMA). Pour rappel, 80 % des implantations échouent, c’est énorme. Pour essayer de comprendre le développement précoce de l’embryon, il faut se doter des outils les plus pertinents. Notamment ceux d’édition du génome, CRISPR-Cas9 en particulier. C’est ce qu’a fait le groupe de Kathy Niakan en Grande-Bretagne qui a pu, grâce à CRISPR, invalider différents gènes et mettre en évidence que l’un d’entre eux, OCT4, était indispensable au développement embryonnaire.

Aujourd’hui, la législation française, ou en tout cas l’ambiguïté de la législation sur les embryons transgéniques, fait que des recours de certaines associations attaquent les protocoles de recherche au prétexte qu’on créerait des embryons ou des embryons transgéniques. Les chercheurs qui utilisent des embryons non viables (type 3PM) et retirent un des noyaux pour étudier des mécanismes de transfert nucléaire sont attaqués par ces associations au prétexte qu’ils créeraient des embryons. Or on ne crée pas des embryons (c’est interdit par la convention d’Oviedo), on étudie un mécanisme dans des embryons non viables. Ces attaques reposent sur des notions ridicules et déplacées, qui n’ont pas de sens dans le contexte d’une recherche fondamentale à l’issue de laquelle l’embryon doit de toute façon être détruit. Il faut laisser les scientifiques utiliser les outils les plus adaptés dans le cadre précis que défini la loi : des embryons ne faisant plus l’objet d’un projet parental, qui ont été donnés à la recherche et qui doivent être détruits à l’issue de cette recherche. La communauté scientifique ne demande rien de plus que ce qu’autorise déjà la loi. Mais elle demande la possibilité de mener cette recherche correctement, avec les bons outils. Avoir le droit de faire de la recherche mais sans pouvoir utiliser les techniques d’édition du génome, c’est comme avoir une belle voiture sans essence ou moteur.

Autre mesure envisagée : l’allongement de la durée de culture des embryons limitée pour l’instant à 7 jours en France. Pourquoi ?

Ce sont les mêmes enjeux. Cultiver des embryons pendant 14 jours comme cela est possible au Royaume-Uni, par exemple, permettrait d’ouvrir un champ de connaissance sur le développement précoce de l’embryon. Comme tester in vitro sur des matrices artificielles les mécanismes précoces d’implantation et essayer de comprendre ce qui se passe mal dans les cas où l’embryon n’arrive pas à s’implanter.

Commentaire Bioéthique et Catholique

Rendons hommage à la Fondation Jerome Lejeune (qui n’est pas la seule à contrer des recherches transgressives en matière d’anthropologie et de loi naturelle) qui a réussi à obtenir l’arrêt de ces recherches, allant jusqu’à des embryons transgéniques pourtant autorisées par l’ABM (organisme à la fois pyromane transgresseur et designé pour autoriser « les « recherches de ses collègues et amis chercheurs, sans contrôle par les élus ou le gouvernement depuis la loi de 2013 ) 

L’édition du genome est de toute evidence la Transgression Suprême  dont s’était insurgé le Cardinal Barbarin dans les années 2003 .

Il est question aussi de transfert nucléaire dans cette interview : traduisez  « clonage humain »… Egalement Crime contre l’humanité ( mais non considéré comme tel car le transfert nucléaire n’est pas celui d’un  noyau de « personne adulte déjà née ou decédée  » mais d’un embryon humain, qui n’a pas statut de personne). Hypocrite utilisation de la sémantique… Comme si l’embryon n’était pas un être humain  dejà conçu.  Mgr Fort, alors  évêque  de Perpignan, avait également condamné le clonage humain en 2004.

Ici ce qui est notable et qu’il convient de décrypter aussi, c’est que le passage de 7 à 14 jours de développement transgresse l’interdit de 2004 de conception d’embryon et de clonage humain thérapeutique : en 2004 seule la conception était autorisée mais pas la constitution de l’embryon ainsi conçu ou cloné… Cette fois c’en est fait le clonage humain thérapeutique serait totalement légal. IL FAUT LE DIRE ET S’Y OPPOSER MASSIVEMENT : Prévenons nos évêques, nos curés, nos dirigeants de mouvements de defense de la vie humaine, de l’humanité, de la Création humaine.

Le projet de loi de bioéthique envisage également la détection des anomalies chromosomiques avant l’implantation des embryons. Mesure eugéniste ?

C’est l’une des demandes soutenues par un rapport du Conseil d’État, qui vise une analyse médico-économique sur la question très controversée des aneuploïdies, les anomalies chromosomiques de type trisomie (chromosome surnuméraire). Selon les uns, ces anomalies pourraient être responsables de la non-viabilité de 50 % des embryons in vitro. Ce qui voudrait dire que dans les centaines de milliers d’embryons congelés actuellement, il y en aurait 50 % qui apparaîtraient viable mais qui en fait ne le sont pas. Et donc, si on les implante, ce sont des pertes de chance pour les couples. D’autres disent au contraire que les aneuploïdies sont fréquentes au début du développement, mais qu’elles se corrigent spontanément : certaines cellules sont touchées, mais ce sont les bonnes qui se développeraient. La demande de la communauté scientifique en biologie de la reproduction, c’est de dire faisons une étude randomisée sur la France entière chez les femmes de plus de 38 ans et voyons ce qu’il en est au bout du compte. Aujourd’hui, ce serait considéré par la loi comme un diagnostic préimplantatoire (DPI) interdit puisqu’il n’y a pas de pathologies connues dans la famille — on ne fait de DPI que lorsqu’il y a une pathologie connue. Ça n’a pas de sens. Mais si on veut savoir s’il y a ou non une aneuploïdie, il faut prélever une cellule et faire l’équivalent d’un DPI. On ne peut pas le savoir juste en regardant la morphologie de l’embryon. On ne peut pas rester dans cette incertitude. Pour faire l’étude, il faut bien autoriser l’analyse de la composition chromosomique même sur un embryon issu d’un couple qui n’a pas de pathologie connue.

Commentaire Bioethique  et Catholique 

La France génère des embryons surnuméraires,  les congèle et maintenant s’en sert pour progresser dans la reproduction humaine, de toute évidence transgressive, criminelle et inadmissible moralement, métaphysiquement et humainement. Il est indispensable que les catholiques et hommes de bonne volonté respectueux de la loi naturelle  et de l’humanité, poussent à ce qu’il n’y ait plus d’embryons surnuméraires en PMA. Comme c’est le cas en Allemagne et en Italie par exemple. Cela fait partie des propositions de modifications faites par Bioethique & Catholique en ces matières 

En conclusion, dans cette interview  que nous avons décrypté ici, il apparait clair que se profile, sans le dire, le passage de 7 à 14 jours de développement embryonnaire d’embryons utilisés et/ ou créés pour la recherche (embryons transgéniques)  y compris par technique de clonage humain (transfert nucléaire). La transgression de l’interdit en 2004 de conception d’embryon et de leur clonage humain à des fins thérapeutique  est donc dans les projets « éthiques » de l’ABM (qui avait autorisé de telles recherches… mises en cause par la Fondation Lejeune contre lequel se rebelle ce président de comité « éthique ») : en 2004 seule la conception par clonage à des fins thérapeutiques était autorisée mais pas la constitution de l’embryon cloné… Ne fermons pas les yeux et DENONÇONS cette ouverture ( légale depuis 2013 en France ) au clonage humain thérapeutique ici clairement revendiquée et projetée. IL FAUT LE DIRE ET S’Y OPPOSER MASSIVEMENT : prévenons nos évêques, nos curés, nos dirigeants de mouvements de défense de la vie humaine, de l’humanité, de la Création humaine.


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