Les évangéliques affirment leur opposition à la PMA

Alors que sont en cours les États généraux de la bioéthique, le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) a officiellement pris position, le 3 avril, contre l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes.

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« Nous, protestants évangéliques, nous sommes opposés à la fabrication d’enfants pour satisfaire des couples socialement stériles. » C’est ce qu’affirme le Conseil national des évangéliques de France (Cnef) dans un communiqué publié mardi 3 avril, faisant ainsi état de la conclusion des travaux de leurs partenaires, la Commission d’éthique protestante évangélique (CEPE) et le Comité protestant pour la dignité humaine (CPDH).

La volonté de donner des repères

Prenant officiellement position contre la procréation médicalement assistée (PMA), ou assistance médicale à la procréation (AMP) pour les femmes seules et les couples de femmes, le Cnef donne aussi des repères sur cette pratique, destinée à pallier une infertilité ou à éviter la transmission génétique d’une maladie grave.

« Nous désignons par “PMA sans père”, l’usage de l’assistance médicale à la procréation, à des fins de satisfaction d’un “besoin d’enfant” pour des femmes seules ou bien pour des couples de femmes. Pas de problème d’infertilité, pas de problème de transmission d’une maladie génétique, cette fois la médecine répond à une demande personnelle et l’enfant qui naîtra n’aura pas de père », explique le communiqué.

« Marchandisation de l’être humain »

« Les enfants deviennent des “produits” fabriqués pour répondre au désir d’un individu », estime encore le Cnef, s’inspirant des réflexions du philosophe catholique François-Xavier Bellamy, fervent opposant à la PMA.

« L’avis apporté le 15 juin 2017 par le CCNE (favorable à l’ouverture de la PMA pour les couples de femmes et les femmes célibataires, NDLR) fera certainement plaisir au marché de la procréation qui se développe depuis plusieurs années et qui ramène l’humanité vers des rivages qu’elle prétendait avoir quittés : la marchandisation de l’être humain, poursuit le Cnef. Le marché de la procréation est prometteur et ses futurs “produits” seront fabriqués pour répondre à une bonne cause : le désir ! Mais suffit-il d’être désiré pour être aimé et pour être soi ? L’enfant passe au second plan alors qu’il est bien le premier concerné. »

La stratégie très active du Cnef

Sur le terrain, alors que les États généraux de la bioéthique se poursuivent jusqu’à fin avril, le Cnef, particulièrement attentif aux questions de société, est très mobilisé.

Thierry Le Gall, directeur du service pastoral du Cnef auprès des parlementaires, a ainsi multiplié les prises de contact avec les parlementaires au cours des derniers mois.

Le Cnef a aussi mis en place un plan de formation pour les cadres des différentes Églises protestantes évangéliques, avec des réunions publiques en région. Le Comité protestant évangélique pour la dignité humaine a également préparé des « fiches repères » sur le don d’organe, la PMA et autres sujets éthiques.

Marie Malzac

Source : La Croix

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