Questionnements de Mgr Xavier Malle sur le projet de loi bioéthique : https://www.diocesedegap.fr/bioethique/
Essentiellement, retenons :
« Le gouvernement français souhaite faire adopter par le parlement, rapidement et d’une manière « apaisée », une nouvelle loi bioéthique. Nous savons tous que toucher à la conception, à la procréation, au don de la vie, n’est pas anodin. Il est donc légitime de nous poser des questions. »
Commentaire de Bioéthique & Catholique
Cette très forte introduction ouvre la porte à des réflexions de fond auxquelles le CEF nous invitait déjà début 2018 ; ces réflexions n’ont abouti à, selon Mgr Malle, qu’à lire la lettre des évêques « la dignité de la procréation » (qui reste très « technique » et juridique à l’instar du manuel de juriste pour l’enfance dont Mgr Malle fait aussi référence)et le travail de Juristes pour l’Enfance. Ces deux approches argumentées et documentées ont déjà fait l’objet d’articles de Bioéthique et Catholique.
La suite de la lettre aborde ensuite 9 points mais qui ne sortent pas de la perspective de ces deux documents, intrinsèquement circonscrit justement dans le cadre-thème « PMA pour toutes « ou « PMA sans pères » . Pourtant nous partageons pleinement le point de vue de l’éditorialiste cité par Mgr Xavier Malle qui considérait ce cadre comme une diversion occultant des points autrement plus inquiétants et qui ne se résument pas au seul délai de réflexion sur l’IMG.
Nous invitons à relire les articles ci dessus évoqués ainsi que celui, suscité par l’alerte de M. JM Leméné en juillet dernier et qui développe nombre d’autres points extrêmement inquiétants.
Il n’est que temps de ne plus devoir être condamné à tomber dans cette diversion mais justement d’élargir cette ouverture que nous autorise Mgr X Malle pour réfléchir au delà de la « PMA pour toutes » et de ce qu’elle suscite comme réprobation dans les mouvements qui ont été audités récemment (comme de l’approbation voire des désirs d’extension s’agissant des obédiences ésotériques et gnostiques, ou politiques qui en émanent).
Des lors de quelle diversion s’agit il ? Voila ce que le fidèle et les lecteurs de cette lettre peuvent être en droit d’attendre … et qui sur ce sujet reste très insuffisant.
N’était ce pas l’occasion de dévoiler que cette PMA devient, par ses articles dejà votés et à voter pour les élargir, le lieu de rendre possible et legal le crime contre l’humanité que cette même loi bioethique définit comme telle,
Car oui, Mgr Malle, le clonage humain fut-il celui d’embryons considérés comme des amas de cellules , des pre embryons, des êtres humains potentiels (termes employés par les élus et commissions pour justifier de la recherche sur l’embryon, sa congélation, la constitution par clonage à des fins médicales en 2004, de la recherche sur l’embryon en 2013 incluant celle autorisant le 26 janvier 2016 ( les fiches du CEF en parlent de cette loi sans éclairer sur le but recherché : l’auto engendrement, sorte de jumeau du clonage humain cette fois en utilisant la fécondation de gamètes provenant d’un même individu, ou de plusieurs individus d’ailleurs) sur les techniques de reproduction humaine comme la fécondation de gamètes produites artificiellement à partir de cellules germinales et IPS d’adultes (ou plus efficacement de cellules souches d’embryons).
Et comme la pente glissante des dérives ne va qu’en s’accélérant dans la transgression absolue, n’est- il pas temps de dire que la loi du 6 aout 2013 libérant la recherche sur l’embryon ouvre – du fait des failles à ce sujet dans la rédaction 2004 de l’interdiction du clonage humain – le clonage d’embryons PMA disponibles ( et évidemment des embryons avortés dont les cellules souches y compris totipotentes sont disponibles et vivantes )
N’est-ce donc pas l’occasion de réouvrir le débat sur le clonage humain ? Il est selon la culture et l’opinion un crime contre l’humanité, excusez le peu ! Il alerte la conscience humaine ! Il interpelle l’Eglise et les gens de bonne foi qui sont en quête de vérité et de recherche du bien !
Il est, si l’on se reporte aux declarations du President J. Chirac en janvier 2001 ( salon biovision de Lyon ) en justifiant sa decision d’interrompre les débats sur le clonage humain , « un Sanctuaire de la création humaine reservée a Dieu seul »: ils reprendront en 2003 sous la pression pressante des obédiences maçonniques , qui se féliciteront du succès de cette levée d’interdiction de débat au cours de l’émission d’information de midi de TF1.
Ainsi l’inquiétude ne porte pas seulement sur des sujets, qui sans pour autant ne pas manquer d’importance portent des conséquences secondaires et semblent inéluctables si des voix ne crient pas contre des dévastations autrement plus graves anthropologiquement, socialement, humainement, devant le Tribunal de l’Histoire et le Tribunal de Dieu.
N’est ce pas le moment de cesser de s’interdirede parler de ce que jean Paul II a affirmé en fevrier 1998: l’animation immediate : la conception humaine se confond biologiquement et spirituellement dans le même instant en donnant vie à un etre humain, créé par Dieu ( qui seul crée une ame et de ce fait donne vie humaine immortelle à un corps corpusculaire embryonnaire) Il n’est pas inopportun de dire ici que cette affirmation a été confirmée depuis par des travaux métaphysiques, theologiques, scientifiques, exégétiques, en concordance avec les observations bio génétiques, les textes du magistère en matière de vie humaine et de nombre de docteurs de l’Eglise ( Saint Augustin, Ste Therese d’Avila , Sainte Hildegarde). Ces travaux permettent de classer la promotion de l’animation tardive comme une erreur dont on a pas fini de mesurer les conséquences graves qui découlent de ceux qui, par cette pensée erronée, ont perdu tout repère ontologique, de jugement sur l’être humain et la personne.
N’est-ce pas le moment de rappeler la foi catholique qui, proclame par son Encyclique Humani generis ( Pie XII ) que Dieu se rend présent substantiellement et réellement dans cet Instant de Création, sans voile , directement. C’est comme un Sacrement faisant de la conception humaine un Sanctuaire, le Saint des Saints…
L’Eglise n’est elle pas autorisée et même en DEVOIR d’avertir que ce Sanctuaire ne doit pas être profané par quelque pouvoir que ce soit en s’introduisant dans ce Lieu ou l’Infini rejoint notre finitude en son principe, où l’eternité rejoint cet Instant si divin et si parfait, où Dieu engendre Son enfant, ou Il fait alliance avec les parents et leur confie son développement et sa croissance, où la Liberté et l’Acte Pur de Dieu de le créer rejoint la liberté de chacun à être ce pourquoi il a été créé, éternellement et dans le temps.
Que cette Profanation est annoncée si on se donne la peine de faire la theologie (voire la traduction exegetique scientifique qui renforce ce travail theologique , à l’instar de celle faite par le CESHE ) des Ecritures prophétiques- par exemple Daniel 9 et 11 sur l’Abomination de la Désolation) des psaumes – par exemple ps 138 – et du nouveau testament .
N’est-elle pas habilitée ç citer des docteurs de l’ Eglise et les prophètes qui annoncent et contemplent ou révèlent cela ( voir par exemple : https://bioethiquecatholique.fr/?cat=25 et Dieu dans tout ça ? ) ?
Extraits de la lettre de Mgr Malle
Le gouvernement français souhaite faire adopter par le parlement, rapidement et d’une manière « apaisée », une nouvelle loi bioéthique. Nous savons tous que toucher à la conception, à la procréation, au don de la vie, n’est pas anodin. Il est donc légitime de nous poser des questions.
Ce projet de loi touche à beaucoup de sujets. Le plus connu est « la PMA pour toutes », soit l’extension de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes seules. Un éditorialiste estimait que « la PMA pour toutes n’est qu’une diversion. (…) Ses conséquences, certes extrêmement néfastes et contre lesquelles il faudra s’élever, ne sont rien, ou si peu, au regard de celles que provoquera la libéralisation quasi totale de la recherche sur l’embryon contenue dans le projet de loi bioéthique. » Effectivement, beaucoup de mesures prévues sont inquiétantes (…) comme les médias vont surtout parler de la « PMA sans père », je souhaite vous partager ces questionnements spécifiques.
Au préalable, nous devons réaffirmer notre foi que tout enfant né est un don de Dieu quelles que soient les médiations pour lesquelles nous avons opté pour concourir à leur naissance. (….) il est infiniment aimé de Dieu.
Pour une réflexion éthique sur le fond, vous pouvez vous procurer un texte signé par tous les évêques de France, La dignité de la procréation. Pour un éclairage spécifiquement juridique mais très accessible, vous trouverez dans les principales églises du diocèse ou vous pouvez le télécharger sur internet, un livret édité par l’Association des Juristes pour l’Enfance, qui étudie les conséquences du projet de loi.
(….) je sais aussi qu’il n’y a pas de meilleure formation pour les générations futures qu’elles puissent se poser ces questions éthiques. …. Cela nous met dans l’espérance. Pâques nous l’offre chaque année : la vie l’emporte toujours sur la mort. Prions pour notre pays, prions pour nos dirigeants.
Mgr Xavier Malle, évêque de Gap (+Embrun), en la fête de la Nativité de Marie, le 8 septembre 2019.
Si seulement l’Eglise utilisait les termes adéquats pour parler de réalités aussi cruciales que la conception humaine! En effet je crois que le mot « DIGNITE » est à bannir au profit du mot « SACRALITE ». Hélas, le langage est devenu une soupe informe et les mots n’assurent plus correctement leur rôle de définition du réel. N’est-ce pas une erreur par exemple, que les évêques aient intitulé leur lettre « La DIGNITE de la procréation » (qui ne veut rien dire sur le plan sémantique), plutôt que « La SACRALITE de la procréation? » D’ailleurs dans cette lettre des évêques, que j’avais lue lors de son édition, je n’y avais pas trouvé de référence manifeste à l’une ou l’autre Personne de la très Sainte-Trinité…On bâillonne notre Créateur dans ces discours purement horizontaux. Vraiment, c’est très grave.
Anne j’applaudis à tous bras sur votre commentaire … le contenu de cette lettre parle de dignité des enfants qui seront conçus en PMA mais pas de celle de la procréation , a fortiori de sa sacralité