L’audition de Alliance Vita au
Comité Consultatif National d’Ethique ( CCNE )
Alliance Vita est une puissante organisation d’éducation des personnes soucieuse de la vie humaine et de rééducation des élites, juristes, législateurs, médecins. Sa cohérence, sa compétence, ses résultats, son audience internationale donnent à Alliance Vita d’être écoutée.
Voici le message de leur audition par les Etats généraux de bioéthique auquel nous sommes invités massivement à témoigner de notre point de vue catholique ou de citoyen de bonne volonté soucieux du bien et du respect de la vie et des droits humains devant toute autre pouvoir…notamment face au Biopouvoir qui cherche à s’approprier l’espèce humaine à tous les stades de son développement de sa conception à sa fin de vie faire passer « de façon consensuelle » de nouvelles lois permettant d’étendre la marchandisation de la vie humaine et toute la propagande mensongère qui doit rendre ce viol mental et moral du monde entier à peu près indolore):
Alliance Vita auditionnée par le CCNE :
Dans le cadre des Etats généraux de la bioéthique, Alliance Vita, réputée pour la qualité de sa réflexion scientifique, et l’envergure de sa réflexion morale, a clairement exposé les enjeux de toute révision des lois de bioéthique existantes:
Extrait: « En s’appuyant sur l’expérience des service d’aide et d’écoute (SOS Bébé et SOS Fin de vie), les représentants d’Alliance VITA ont demandé que soient abordées en priorité la question de l’infertilité (causes, prévention et thérapie réelle) et celle d’une annonce du handicap qui puisse favoriser l’accueil des personnes handicapées. Ils ont appelé à un sursaut éthique face à la surenchère de l’eugénisme, de la recherche détruisant l’embryon humain, et face aux interventions sur le génome de l’embryon (notamment via la « FIV 3 parents », l’usage du CRISPR-Cas9 sur l’embryon) conduisant à des êtres humains génétiquement modifiés. Ils ont contesté la prétendue « PMA pour toutes » au nom de l’intérêt du plus fragile, l’enfant, mais aussi en raison de l’engrenage induit vers la procréation de convenance, et même vers la GPA. D’une façon générale, Alliance VITA a critiqué, au nom de l’intangibilité de certains principes, la remise en cause systématique des digues éthiques posées par les lois précédentes. L’accompagnement de la fin de vie et l’encadrement des questions liées à l’intelligence artificielle ont aussi été abordés.
Après avoir répondu aux questions des membres du CCNE présents, Alliance VITA a finalement mis en garde contre le risque majeur de la prochaine loi de bioéthique : le basculement de la France vers un marché mondialisé ou étatisé de la procréation. Si la PMA sortait du domaine thérapeutique, son système de santé modèle, fondé notamment sur la non-marchandisation du corps et l’égalité entre les usagers, serait menacé. Verser la procréation dans le champ commercial, au « profit » des riches, serait source d’inégalités pour les Français d’aujourd’hui et les enfants de demain, car la loi ne serait plus en mesure de canaliser le désir des forts pour en protéger les faibles. »
https://www.alliancevita.org/2018/03/bioethique-audition-dalliance-vita-ccne/
Commentaire de Bioéthique et Catholiques
à l’Audition de l’Association Alliance Vita au CCNE
VITA ayant opté pour un affichage et des avis ne faisant pas référence à la catholicité (qui pourtant est celle de la quasi unanimité de ses membres) de peur de « faire fuir » ou « d’être discrédité » ou déclaré « politiquement incorrect »» , nous optons pour notre part pour l’option d’affichage possible des convictions philosophiques , politiques ou religieuses qui n’empêchent pas l’exigence de porter un point de vue argumenté et sans omerta
En ce qui concerne les questions(que nous rejoignons pleinement même si elles figurent au futur quand bien même ces questions sont actuelles) et les « craintes » dont VITA se fait de la loi Bioéthique ci dessus, il semble important de pouvoir dire que
=>Il est nécessaire de déclarer qu’un embryon réduit à être un matériau de laboratoire, un amas de cellules, sous prétexte d’être en présence d’un être humain « potentiel, ou encore pour le simple fait qu’il n’aie pas encore de statut juridique de personne humaine jusqu’à sa naissance, relève de grave préjudice du respect de l’être humain dès sa conception inscrit par Mme Simone Veil dans la Constitution française en 1994
La philosophie réaliste (métaphysique) démontre que l’embryon est une personne dès l’apparition du premier noyau humain (génome, zygote à son premier stade d’existence) : elle rejoint les conclusions de l’observation scientifique déterminant le début de l’individuation de l’homme (ref la jurisprudence internationale du fameux procès de Maryville)
En tant qu’ayant été créé par Dieu à cet instant, il porte en lui l’unité d’un corps et d’une âme humaine de façon plénière jusqu’à sa naissance et au-delà de celle-ci, jusqu’à sa mort. A ce titre il ne doit pas seulement être traité « comme une personne » mais parce qu’ “il est une personne humaine à part entière”
D’autre part, dès la fécondation de l’ovule jusqu’à cet instant de son individuation marquant le début de l’existence, nous sommes dans un processus de vie qui ne doit pas être interrompu dans la mesure où nous sommes en présence d’une personne humaine en puissance, autrement dit d’un être humain potentiel, qui s’il n’est pas encore, le sera dans une probabilité que l’observation des fécondations in vitro sait être dans un rapport de 1 pour 5,5. Ainsi le statut d’être humain potentiel ne s’applique qu’à cette seule période de fécondation qui précède l’individuation biogénétique de cette personne, et non pas au-delà.
Pour la pensée catholique (et même la science métaphysique, qui fonde la civilisation gréco-romaine depuis 24 siècles, ou d’autres religions bien qu’avec des nuances dans leurs interprétations morales) « Dieu est créateur, l’homme et la femme se contentent de transmettre la vie » (Irène Thery, Forum Européen de Bioéthique 2018)
Si les parents l’engendrent et le procréent, seul Dieu crée une âme spirituelle humaine à chaque conception humaine. Dans cet Instant et ce Lieu de conception humaine nous sommes en Présence de Dieu qui crée, sans médiation, et Lui seul. Nous sommes de ce fait dans le Saint des Saints, « le Sanctuaire de la Création réservé à Dieu seul » ( Président Jacques Chirac, salon Bio-vision de Lyon , février 2001). L’homme ne doit ni le profaner, ni le pénétrer, sous peine de faute sans précédent contre Dieu, directement, à l’instar de la Révélation Biblique relatant le message l’Archange Gabriel (Dn 9, 27) qui venait de prophétiser exactement l’incarnation du Messie à Bethléem plusieurs siècles plus tôt
Ce Don de l’être et de la vie humaine est irréversible. Aussi, porter atteinte à sa vie est justiciable devant le Tribunal de Dieu et le Tribunal des hommes d’homicide, si celle-ci opère depuis sa conception jusqu’à sa mort. Cette faute est imputable quels que soient les motifs qui mènent à de tels actes pendant la vie embryonnaire, pour des motifs « généreux » de recherche, en fonction ou non de la qualité des gênes identifiés par la maîtrise du séquençage de l’ADN (déjà proposé dans certains hôpitaux français, fiche CEF « recherche sur l’embryon ») , ou encore au cours d’un DPI, un DPN, un diagnostic vital au cours de sa vie embryonnaire ou post natal, ou en fin de vie (euthanasie)
=> Par ailleurs, il paraît nécessaire de dénoncer clairement que le clonage humain est un crime contre l’espèce humaine (Préambule de la Loi Bioéthique depuis 2004), que celui ci soit fait à partir de cellules souches d’adultes (de personnes humaines déjà nées vivantes ou décédées article 16, loi Bioéthique) aussi bien que de cellules souches embryonnaires (embryons disponibles et sans projet parental, loi Bioéthique 2013) et que la Loi Bioéthique soit rédigée à nouveau dans ce sens (J. Testard, États Généraux de la Bioéthique, Cour de Cassation, 15 février 2018). Il est inadmissible que la loi Bioéthique permette une telle transgression sans porter gravement le pays qui s’en fait le complice à de funestes conséquences.
Le seul bouleversement induit par de telles pratiques jusque dans les consciences individuelles et collectives, du fait de création de champs morphogénétiques (ref M Shell Drake) suscités par «ces créations humaines d’une espèce nouvelle» (source débats à l’Assemblée Nationale 2003, Principe de laïcité, Institut Nazareth) devrait faire réfléchir aussi le législateur et appeler à une consultation nationale par Référendum sur cette question
Grave également sont les conséquences induites au titre de la scission éthique d’une pratique de reproduction humaine qui semble déjà avoir été expérimentée qui modifie le génome humain porteur de maladie ou de risque de maladie fusse-t-elle dite incurable, dans la mesure où elle opère au moment de l’apparition du génome ou sur un de ses noyaux qui le sera près modification ou mutation
Grave sera encore la scission qui sera opérée de ce fait entre les faits autorisés ou non interdites explicitement, par carence de la loi bioéthique en la matière, et le modèle matrimonial, établi comme principe par la Loi Bioéthique de 1994 pour la PMA. Tel est le cas non exhaustif des expérimentations et développements possibles qui permettent de cultiver à partir de cellules germinales (gamèto-genèse) des cultures d’ovules et de spermatozoïde artificiels, et ouvre la voie à des fécondations et conceptions anonymes, sous X, sans Père ET sans mère, sans filiation ni hérédité. De telles perspectives font franchir un pas à notre pays dans une transgression qui porterait préjudice au centre inviolable de la famille qui est celui de la conception humaine et qui doit être circonscrit à la famille .
A défaut, cette façon transformer par petits pas la PMA en Centre de Substitution de Reproduction humaine, inclus le clonage humain (réalisé par scission de noyau par arc électrique), porte en elle la déshumanisation de la procréation humaine: l’enfant naîtra de matériaux interchangeables et sera privé même de la question « à qui je dois d’être né », l’inexistence de parents le reléguant à être d’une hérédité et filiation sans nom et sans visage, lui causant, ainsi qu’à la société, des dommages psychologiques et sociologiques profonds et insolvables. C’est aussi une injustice ontologique qui repose plus crûment que jamais, la question Bioéthique de la levée de l’anonymat et de l’accès aux origines.
=> La PMA pour les femmes fertiles, célibataires ou non, est une grave atteinte à la paternité et couronne des propos sexistes comme « c’est un grand progrès de la science que d’avoir combattu le paternalisme » .
Elle consacre le Droit de l’enfant , et porte un coup mortel au Droit de l’Enfant, ratifié par la France dans le Cadre de la Déclaration Européenne et Internationale des Droits de l’Enfant
Elle porte en elle , du fait de la juridiction de la CEDH qui s’appliquera aussitôt après un tel vote de PMA pour femmes fertiles, l’ouverture de l’accès du Droit à l’Enfant pour tous les hommes fertiles, mariés ou non, et, pour les hommes socialement stériles à la légalisation de la GPA par des femmes françaises
En multipliant ainsi par 100 et plus, le «Marché de la demande d’accès à la PMA», et face à la pénurie de dons de gamètes anonymes, elle oblige à très court terme, en sus de la location d’utérus humains, à devoir valider la vente de gamètes sexuelles masculines et féminines, mettant ainsi fin à la gratuité du don du corps humain, qui est un grand principe de la loi Bioéthique de 1994 : « notre corps humain ne nous appartient pas, y porter atteinte serait une atteinte à toute l’humanité dans son humanité » (introduction Forum Européen de Bioéthique de Strasbourg 2018)
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